1er octobre-5 octobre 2017 Nous voici déjà le 1 octobre 2017. Une question se pose... restons nous en Sardaigne ou pas ? Aude doit assister à la thèse du petit frère mi-octobre et se rendre à Toulouse par la Sardaigne s'avère compliqué. De bus en ferry et de ferry en train, le voyage se présente long, cher, pénible et sans grande flexibilité calendaire. L'idée de départ était de m'hiverner à Arbatax au centre de l'île, mais si c'est compliqué de partir pour une petite bipède avec un petit sac à dos, alors qu'en sera t'il lorsqu'il faudra ramener grande voile et autres...Notre décision est prise, on me ramène au pays des moustiques à Port Saint Louis du Rhône. Mon équipage étudie la météo. Une fenêtre s'ouvre à nous pour la traversée Corse-Continent ...dans 3 jours en partant d'Ajaccio. Y plus qu'à... ! A 7h 30, l'ancre pointe à ma proue. Le vent est absent et le restera pendant les 60 miles. Nous devons tenir une moyenne de 5 noeuds jusqu'à La Cala de Tizzano, afin de profiter un peu de notre dernier mouillage. Entre la côte Sarde et les Iles de la Maddalena ma ligne de traine se met à faire des trucs bizarre...mon Commandant cligne des yeux, fronce les sourcils , re-cligne des yeux... et oui un poisson a bien mordu !! Enfin ...! Une Sériole plus exactement, mijotée au four avec des petits légumes ça sera parfait pour ce soir ! Il est 19 h mon ancre bosse à nouveau. Une baignade, un bon repas et un bon dodo nous attendent. Tout seul dans la baie, sous des milliers d'étoiles et avec comme seul symphonie le silence. La fraîcheur du soir et les odeurs du maquis nous envahissent. C'est une belle nuit. Le lendemain il nous reste 28 miles à parcourir jusqu'au Port Charles Ornano. Toujours pas de vent, excepté les 6 derniers miles dans le Golf d'Ajaccio. Nos oreilles sont ravies de couper enfin un peu mon moteur. Nous voici devant le Port. Il est 18h et en octobre les capitaineries sont généralement fermées à 17h inutile donc de leur demander de l'aide. L'amarrage se fait sur corps morts avec la poupe au quai. Une manoeuvre pas vraiment aisée pour nous autres marins du mouillage, surtout quand le bout reliant la bouée à mon taquet est trop court à 2 reprises. Comme quoi avoir un bout d'amarrage de 30 mètres peut être fort utile dans se genre de situation. La troisième tentative est la bonne. C'est un succès dans le calme et la bonne humeur ! Cette arrêt au stand a été l'occasion de faire le plein d'eau, de gazole, quelques emplettes et surtout de profiter une dernière fois de Coppa, de Lonzu, de Brocciu et autres produits locaux en tout genres! On est le 4 octobre 2017, il est 7h15. Le départ d'Ajaccio se fera au moteur ...encore ! Et oui je crois bien que le vent nous précède un peu. A 20 miles des côtes un rorqual, montre son aileron. Sa route est perpendiculaire à la notre. On prend un peu de temps pour l'observer et s'approcher. Après tout quitte à avoir de la pétole et une mer lisse autant en profiter. Celui là doit bien faire 20 mètres de long. On se sent tout petit face à l'immensité de ce cétacé. Il est magnifique ! Parallèle à lui, il se laisse approcher d'une trentaine de mètres. Le son de son souffle impose le respect. Nous reprenons notre cap initial. Une tortue vient respirer. Rapide, elle ne nous laisse pas le temps de l'identifier, peut être une copine caouanne ? La journée passe, les heures défilent, nous ne voyons aucun navire. En fin de journée un dauphin croise notre route, il paraissait vraiment pressé celui-là ! Et tout seul en plus...bizarre. Le jour tombe, le noir s'installe. C'est toujours étrange cette sensation quand la nuit arrive ! A la fois excitant et inquiétant. Mon équipage vient de finir son repas et mon Commandant entame son 1er quart. Les changements seront rythmés toutes les 3 heures. Toujours aucun navire en vue. Entre deux pages d'un roman, il jette un oeil au GPS. Quatre cibles AIS se dessinent et en ligne. Fabien cherche à l'horizon, mais rien en vue. Les signatures AIS des navires sont des 99999999... ou Navy ! Bon en clair ce sont des navires militaires. N'ayant vu personne de la journée on se demande quand même s'il ne s'est pas passé quelque chose ... d’autant que de nouvelles cibles se rajoutent régulièrement, au total c’est 7 navires qui croisent ma route. Nous passant tantôt devant tantôt derrière, faisant demi-tour … Ils ont été sur notre route pendant bien 3 heures. Ou c'est peut être nous qui étions sur la leur en fait ! L'équipage se fait des films et si...mais peut être que...! "-Au fait, notre VHF est bien allumée ? - Affirmatif Kawâne " Les navires passent autour de nous, il sont énormes et il fait tout noir, mon équipage un peu hypnotisé s’amuse à deviner qui est porte-avion, qui est patrouilleur ou frégate (le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’y connaissent rien mais bon …). Moi j'espère surtout qu'ils ne vont pas nous foncer dessus! Parce que là on est mal, c’est le moment de ne pas dévier de route et de faire confiance aux radars de la marine nationale. Histoire d’ajouter à l’ambiance un hélicoptère décolle d’un des engins et fait des petits tours au dessus de cette flotte avec son phare allumé. Toujours pas de vent, tellement pas que la brume s'installe en 30 secondes et repars de même. Ca fait bizarre quand tu n’y vois pas à 20 mètres. Vers une heure le vent s'installe, mais rechute...pffff c'est nul ! La nuit passe ainsi avec quelques infructueux essais pour arrêter le moteur et un œil sur les gros bateaux qui restent à proximité. Les premiers rayons de soleil apparaissent, ma tête de mât se réchauffe. Le vent revient. L'île du Levant est toute proche, les navires militaires aussi d'ailleurs. Un catamaran à moteur estampillé « essai tirs » s'approche de nous. "-Bonjour, vous savez que vous êtes en plein dans une zone de tir ! Vous ne voyez pas les navires?! -Ben si mais en fait on vient de Corse et ils étaient avec nous durant toute la traversée ! -Il va falloir vous éloigner rapidement en prenant la passe en face de vous. " Ils nous ont collé à la poupe pendant 30 minutes. Tellement oppressant qu'on a fini par remettre le moteur pour qu'ils nous laissent enfin. Pffff....et dire que le vent était enfin là ! Une heure plus tard nous voici ancrés devant le port de Hyères. Y a plus qu'à se reposer. En bonus voici une courte vidéo de notre toute première traversée en juillet 2017 de Porquerolles à Calvi : Merci pour la lecture et n'hésitez pas a laisser des commentaires . @ plouf et bon vent !
2 Commentaires
Frenchy
1/2/2018 14:17:40
Splendide !!! Continuez les loulous... Vous nous faites rêver et j'adore ça !!!!!
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Kawâne
2/2/2018 07:26:18
Coucou,
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