3 juin -8juin 2018 Hey hey hey ! Salut les grues, salut les pêcheurs, je m’en vais rejoindre des eaux plus chaude ! Mais merci pour l’accueil, vous êtes bien sympa dans le coin. Port Saint Louis derrière nous, mon premier bord 2018 sera proche du vent. Je file à 5 nœuds. Mon loch ne fonctionne pas, n’y aurait il pas un peu d’antifouling dessus ?? Ma future escale me permettra de confirmer cette hypothèse. L’ordre du jour consiste à descendre vers les Baléares tout en évitant les orages. La météo ne nous rend pas très optimiste. La dépression suit plutôt une route Nord-Est. Tirons donc un bord Sud-Ouest, cap 230°. Les petits grains (petites averses) s’alternent. Les cellules orageuses bien visibles à quelques miles sur notre bâbord nous offrent un vent bien établi de 15 nœuds environs. Ma carène (coque du bateau) bien propre, je glisse avec entrain. Mon nouveau pote Joshua (le régulateur d’allure) me barre à merveille. Mon équipage se régale de le voir piloter. Mon commandant apprend à interpréter le radar, celui-ci révèle bien tout navire entre 6 et 12 miles. Comme quoi une hauteur radar de 4m au dessus de l’eau est suffisante. Les différents grains sont également bien visibles sur l’écran, ce qui peut être une aide pour trouver du vent ou s’éloigner des orages. En parlant d’orages, il semblerait qu’on se soit un peu trop éloigné de notre cellule orageuse. Le vent devient instable et faible. D’après le bouquin météo( cf : Méteo et stratégie de Jean-Yves Bernot), nous sommes dans une zone où le vent créé par l’orage s’oppose au vent synoptique (correspond au courant d’air engendré par le différentiel de pression atmosphérique entre les différents centres d’action en présence (anticyclones, dépressions)). Il est temps pour notre fidèle Mini 44 (le moteur) de participer au voyage. La mer est calme et sans vent. Les dauphins nous souhaitent bonne nuit. La nuit tombe. Les feux de route sont allumés…pas longtemps. « Ca sent le cramé là !! » En effet, ça disjoncte. Pas bon ça ! Bon, la nuit commence bien … Partir pour 48h de navigation pour une reprise on trouvait ca déjà pas mal, mais là ça complique un peu la donne. Passer 2 nuits sans feux de nav c’est pas top. Un petit passage au stand s’impose à Puerto de la Selva en Espagne au Nord du Cap Creux. La nuit passe, les quarts aussi…toujours pas de vent. Un voilier visible à l’AIS (récepteur de position des navires environnant visible sur GPS uniquement si ces même navires émettent un signal AIS) durant la journée ne l’est plus. Son cap et le notre semblaient pourtant similaires. Nous sommes seuls. C’est agréable malgré cette nuit noire envoutante. 4 juin 2018 8h00. L’ancre est posée devant la plage de Puerto de la Selva. L’équipage se repose. Après inspection, le feu de navigation est bien grillé. L’eau s’étant incrusté à l’intérieur tout est court-circuité. Autant, un défaut de fabrication ça peut arriver mais en démontant l’ensemble on voit bien que ça ne peut pas être vraiment étanche. Il manque clairement des joints, et vendre un feu destiné à la proue (avant) du bateau sans que celui-soit vraiment étanche, je trouve ça plutôt moyen. Bref… Partons à la découverte de la ville et surtout à la recherche d’un feu de nav ou d’ampoule. Mon Commandant a gardé l’ancien feu auquel il faut changer l’ampoule. Enfin ça, c’est ce qu’il croyait. La ville est agréable, les maisons blanches se nichent l’une dans l’autre comme si elles cherchaient ensemble l’abri de la Tramontane (vent W-NW). Le clocher rythme mélodieusement les journées en sonnant tous les ¼ d’heure. Malheureusement la ville ne dispose de magasin proposant ce que nous recherchons. Mon équipage devra se rendre soit à Rosas ou LLança. Quoi Rosas !!!! Ppppappappapas…possssssible… !!! C’est au sud du Cap Creux et il est hors de question d’y remettre mon ancre (voir article : au commencement). LLança sera une bonne alternative, d’autant plus qu’on ne connait pas. Le chemin de 7 km longeant la rive est de toute beauté. Les couleurs sont magnifiques. Les villas blanches sont construites avec goût. Le phare de la punta s’Arnella de 1913 surplombe un petit cap délicieusement fleuri. Les odeurs du maquis, de la mer et des fleurs sont enivrantes. Les abeilles en deviennent folles. A l’approche de Llança les maisons changent, tout devient plus carré, plus ancien. Mon équipage cherche en vain. Il est 15h et tout rouvre à 17h. Ils réfléchissent autour d’une petite cerveza (bière). Un orage passe, le vent forci. Ils pensent à moi et mon ancre. Il est 17h00, le petit shipchandler (magasin nautique) ouvre. Le magasin est minuscule avec des articles dans chaque recoin, mais miracle, la charmante vendeuse nous trouve les bonnes ampoules ! Après un petit échange de leçon d’espagnol contre français il est temps de dire adios et de reprendre le chemin. De retour à Puerto de la Selva, l’heure des tapas à sonné… ! Poivrons grillés, fromage de chèvre émietté sur son pain garni de confiture de tomate, tataki de thon, croquette de « ils ne savent pas trop quoi ! », pain à la tomate, omelette… oui oui ils se font bien plaisir !!! Deux jours plus tard, après avoir réparé l’ancien feu de navigation et esquivé les corps morts fraichement installé à proximité de mon ancre je file cap 160. Le vent de Nord m’offre un beau bord de travers. Ca décoiffe. Pointe à neuf nœuds, youhouuuuuuu !! Le ciel est gris. Les 6 heures suivant le départ (10h) sont bien venteuses mais instables. A 16h, c’est le moteur qui me pousse. Le ciel s’éclaircit. Les premières étoiles brillent. La nuit nous enveloppe. Nous sommes seuls. Personne mais personne à des miles à la ronde! Le plancton phosphorescent illumine notre sillage. L’écume se confond aux dauphins. C’est hypnotisant. Joshua barre, c’est un régal et reposant. A 3h un beau croissant de lune émerge d’un petit cumulus comme d’un lit douillet. Vers les 6h, le ciel s’éclaircit. Le soleil reste timide derrière les nuages. Minorque se dessine. Le vent nous abandonne. Mon 4 cylindres prend le relais pour la dernière heure. Au cours de notre descente vers le sud l’eau à gagné 3 degrés au grand plaisir de mon équipage qui imagine déjà les futurs bains au mouillage. D’ailleurs nous arrivons à celui qui nous accueille à Minorque, l’avant port de Fornells. Mon ancre est bien plantée. Repos. La suite très vite...@ bientôt et bon vent !
2 Commentaires
Françoise GARCIA
25/6/2018 12:31:35
Génial!!! Je voyage avec vous, chaque détail étant bien clair!! Photos sublimes!!! merci Kawâne!!!
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Fab
27/6/2018 19:59:39
Coucou,
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