22 septembre-30 septembre 2017 Quittant tard les Lavezzi et ne voulant pas faire attendre notre futur hôte, la route vers Palau, en Sardaigne, se fait essentiellement au moteur. L’appel de la capitainerie se fera par l’intermédiaire d’Arnaud qui, déjà sur les lieux, s’est rendu fort utile à la conversation. Négocier une place de port en Itafrenchglish au téléphone n’est pas chose facile. Et encore on avait choisit le téléphone pensant que ça serait plus facile. Mais bon, il s’agit là d’un passage obligé dans l’approche d’un port étranger et quoiqu’il en soit ça peut rester amusant tant qu’il n’y a pas de casse ! Une fois à quai, Arnaud nous rejoint. « Hey , mais je te reconnais, t’étais là pour mon baptême ! » Notre nouveau mousse confortablement installé dans sa cabine, la visite des environs peut commencer. L’avant Port de Palau est très orienté tourisme. Les navettes des îles de la Maddalena occupent le décors et ponctuent le rythme des citadins. La ville n’est pas vraiment vallonné, les façade sont claires et de couleurs chaudes. Les ruelles sont fleuries. La ville est accueillante. Les lueurs de fin d’après midi se dévolent. Les ventres se creusent . A défaut de manger une choucroute, mon équipage s’arrête devant un restaurant orienté pizza ! La soirée passe. Le 23 octobre, mon commandant profite du calme portuaire pour se hisser en haut du mât. C’est une première pout lui. N’étant pas vraiment adepte des travaux en hauteur le hissage c’est révélé être un défis. Arnaud quand à lui, serein et expérimenté pour ce genre d’activité vérifie les nœuds de mon Commandant. Ma Capitaine, assure mon grimpeur au winch. La technique de hissage, enseigné par Ben le frère de Aude, s’avère être concluante, rassurante et économique. La méthode consiste à l’aide de 2 nœuds prussiques d’alterner la tension sur chacun d’eux. Un nœud est relié directement au baudrier, l’autre nœud à une pédale qui est également relié au baudrier. Le grimpeur met en tension le premier nœud prussique en s’appuyant sur la pédale, le deuxième nœud est alors détendu et peut être remonté de plusieurs dizaines de centimètre ( environ 50-80cm ). On se met ensuite en tension sur le nœud du baudrier et on peut alors remonter celui de la pédale qui est relâché et ainsi de suite. Un deuxième bout de sécurité est assuré par Aude, le mou est repris régulièrement. Mon Commandant met bien 15 min avant de se retrouver en tête de mât (14m par rapport à l’eau). Entre l’effort à fournir et le travail sur soi pour la hauteur c’était pas gagné ! Mais finalement il y prend gout. Arrivé en haut le diagnostic est simple, le mécanisme d’émerillon est sorti de sa gaine intermédiaire malgré la vis de buté. Verdict, il faut y aller plus mollo au moment d’étarquer ! La réparation consiste donc à sortir le mécanisme d’émerillon et la vis de buté pour ensuite tout remettre en place. Comme ça, ça parait simple mais à 14 m de haut sur un seul mouvant ce n’est pas la même. Quarante cinq minutes plus tard, il est bon pour mon Commandant de retrouver le pont Après l’achat de quelques bricoles chez le quincailler et de quelques emplettes on se remet en quête d’un nouveau mouillage. On est déjà en milieu d’après midi, le vent est absent, trouvons un mouillage proche. Punta la Barca Bruciata semble parfait pour ce soir. Du sable et personne aux alentour, ce qu’il nous faut. Arrivant à la tombé du jour, on ne visualise guère le paysage. Le soleil matinal quand à lui nous accompagne pour une petite balade sur la rive. L’eau reste toujours chaude et cette petite avancée de sable ponctuée de roche se prête à la baignade. Après de longues hésitations afin de savoir si oui ou non on tente l’approche des Îles de la Maddalena, on en prend finalement la direction. Il faut savoir que ces iles sont entièrement protégé. Le mouillage de nuit est interdit dans la zones des 300m jusqu’au 30 octobre sauf sur présentation d’un permis. Permis coutant environ 25 euros par nuit pour un navire de 12m, sachant que le 30 octobre est vraiment proche. On tente le coup...whoh les rebelles ! Mon ancre dans sa baille, ma proue pointe au nord. On contourne l’Isla de Caprera, le vent est joueur aujourd’hui. D’Est au Sud, puis d’Est au Nord, il nous oblige à travailler les réglages. La destination est actuellement inconnue, mais la houle grossit à l’approche du Nord de l’Île de Caprera. Les 25 nœuds de vent par allure de près et dans les creux nous insiste guère à continuer sachant que des sites bien abrités sont juste derrière nous. Rebroussons chemin, ça ne sert à rien de se faire brasser inutilement. Un corps mort libre dans la baie de la Cala Portese fera l’affaire pour la nuit. Une nouvelle tentative de pêche, le lendemain, s’est révélée être un échec. La technique du leurre vivant à la dérive n’est donc pas infaillible. Ils y ont quand même bien cru quand un beau poisson d’un mètre les a nargué du bas de leur annexe. Ca sera pour une autre fois ! Heureusement que la technique du bouchon marseillais existe ! Et les oblades aussi d’ailleurs ! Le départ du coffre (corps mort ) est très simple, on n’a plus l’habitude. Nous décidons de rallier à nouveau la Sardaigne, plus précisément Lischi di Vaca. Yann, le grand frère de ma Capitaine, nous y rejoint. La liaison entre la rive et mon pont se fera de nuit avec mon Kawanou. Une bonne frontale est de rigueur, voir deux. La zone est calme mais bon la nuit est vraiment noire et en plus il pleut (un peu)… Ma Capitaine et mon nouveau mousse à bord, la soirée se passe autour d’un bon repas accompagné de quelques dauphins prenant également l’apéro ! Pas farouche, ils étaient tout de même pas très bavards. Un verre mais pas deux… ! Le matin suivant, tout le monde se réveille …lentement. La baie est bordée de maisons rondes en pierre parfaitement intégrées à leur environnement. Il est 14h, la voile est hissée. Cap à l’Est, puis au Sud, l’équipage s’étoffe, mon Commandant profite de la situation pour se reposer dans le carré. Le passage du Cap Ferro se fait au moteur faute de vent. Le Cap au Sud quant à lui nous permet de tirer laborieusement des bords de près. Le vent est faible très faible. Heureusement que notre allure est celle-ci d’ailleurs. Heureusement également que notre génois est réparé, au solent on n’était pas rendus ! Seulement 12,5 miles nous sépare de notre futur mouillage, la Cala di Volpe. Notre route croise des pécheurs utilisant une Tonne comme spot de pêche. Pourquoi pas ! Cala di Volpe est un beau mouillage abrité du Nord-Est. La côte offre de splendides petites plages surmontées de belles villas. Le lendemain ma Capitaine et Yann partent à l’aventure sur Kawânou en quête de quelques emplettes ! Sans grand succès, en dehors d’un golf et de quelques hôtels de luxe la zone est déserte … la polizia croisée en route le confirme : pas de supermercado ni de mercado tout court aux alentours … le seul petit commerce croisé qui est en fait une petite buvette leur permet de ramener pain, fromage et bières. L’essentiel en fait ! A tour de rôle et après une petite brassée de quelques centaines de mètres l’équipage s’imprègne des lieux sur la plage, visite les environs et repêche de la vaisselle ! Oui de la vaisselle … il y en avait partout par le fond !!! Le lendemain, c’est la direction d’Olbia que nous prenons. Le vol retour d’Arnaud est dans un jour. Le ciel est couvert, le vent nous permet une moyenne de 4 nœuds. L’Isola Tavolara, se montre imposante dans le décor de cette navigation. Sa hauteur ainsi que sa forme rectangulaire est vraiment différente de toutes les autres îles environnantes. Elle intrigue. Le séjour à Olbia se fera devant le port de commerce à l’ancre. Pour une fois que nous étions prêt à séjourner port… Soit disant qu’il n’y avait plus de place … Pourtant le lendemain en déposant Arnaud au port afin de le rapprocher de son avion, les différents bassins paraissent bien vide à mon Commandant. Après un passage à la capitainerie afin de réserver pour dans 3 jours et suite à un nouveau refus, Fab en déduit que je ne suis pas du standing du port. En fait je suis trop bien pour eux !! Pfff … Ils se foutent quand même bien de ma proue. Ils m’ont même pas vue !!! Au moins ça nous fait faire des économies. Le soir même mon équipage m’abandonne pour aller au restaurant. Le centre ville reste agréable avec ses ruelles piétonnes. En dehors, la ville est plutôt industrielle et maussade. Quoiqu’il en soit le mouillage en plein centre ville reste pratique. La possibilité de remplir le frigo et de changer le gaz sans faire des bornes et des bornes reste un plus. On est le 29 septembre, il est 16h. Si nous voulons profiter d’un mouillage vers l’Isola Tavolara il est temps de mettre les voiles. C’est au grand largue que nous gagnons le mouillage Ouest de l’Isola. Les 13 nœuds sont suffisants sur cette mer légèrement ridée. Le bord voiles en ciseaux est agréable. Ca glisse bien. La nuit tombe dépêchons nous. Après 3 essais l’ancre prend enfin. Le fond mélangeant sable, graviers et herbiers n’est pas idéal. Normalement aucun coup de vent n’est prévu. On y reste seulement un jour. Il n’y a pas grand monde au mouillage. La plage est grande. Elle prolonge la partie occidentale de l’Isola et s’élève seulement à 2 ou 3 mètres au dessus de la surface. En son centre l’herbe domine le paysage, un cimetière donne un petit air de western. Quelques restaurants, se partagent des clients à l’Est de le plage. Le reste de l’île s’élève à 565 mètres et reste interdit d’accès. L’endroit est vraiment jolie et plutôt atypique. Le vol retour de Yann approche. Nous revoilà à Olbia, cette fois c’est au ponton du port de commerce que je séjourne. C’est pas mal aussi ! Et en plus c’est gratuit. Mon équipage en ville, c’est encore autour d’une pizza qu’ils savourent leur dernier repas du séjour ensemble.
On est le 1er octobre. Bon retour matelot. Merci pour la lecture, @ plouf et meilleurs voeux 2018 !
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