Du 5 juin au 16 juin La mi-mai arrive et avec elle mon commandant ! Je lui ai réservé une drôle de surprise d'ailleurs... Non non, pas d'inquiétude je me tiens toujours bien droit sur mon ber, ma bâche a même tenu ! La blague se trouve à l'intérieur… Le temps de sortir ma grande voile qui encombre quelques peu le carré, mon commandant tombe nez à nez avec une belle couche de moisissure qui s’est installée douillettement durant l'hiver sur mon plafond, placards et même oreillers ! S'ensuit un récurage en règle de ma proue à ma poupe. Chaque placard est soigneusement nettoyé et les machines à laver du port tournent à plein régime... Et oui les méditerranéens, l'Atlantique c'est plutôt humide ! Il va nous falloir plusieurs rangements sous vides et bien plus d’aérations pour l’hiver prochain. Après plusieurs litres de vinaigre blanc et d'huile de coude mon équipage, maintenant au complet, réussit à gagner la bataille du moisi. Mais s'annonce une seconde bataille, celle contre les mites. Ce petit insecte a bien décidé d’élire domicile dans les tissus, réserves de farine ou céréales ! Quand je vous dis que je suis un voilier confortable ce n’est pas du pipeau ! En dehors de la chasse aux squatteurs, il y a un peu de boulot : - réarmer mes voiles et les consolider au passage par quelques patchs et un peu de couture. - refaire mon antifouling. - un peu de peinture sur les petits accros de la dernière saison. - installer une protection d'étrave pour éviter de nouveaux accros. Celle-ci consiste à coller une protection de semi-rigide, soigneusement retaillée à la forme de mon étrave. Le vent toujours bien présent à Povoa de Varzimn’a pas facilité la pose..! - installer une douche dans ma salle de bain : un peu de peinture, un joli origami en PVC en guise de bac (sous mon plancher percé) et une petite pompe. Mon commandant a bien avancé mais il manque encore le passage de la fée électricité. Puis évidemment toutes les vérifications d'usage moteur, accastillage, etc …nécessaires avant de reprendre le large. Ça y est on est le 31 mai, un peu balloté contre mon catway, je flotte à nouveau. Çà fait du bien. Mon électronique affiche frisquettement une eau à 13 degrés. La baignade…ce n’est pas pour tout de suite ! Bande de frileux on y est bien pourtant ! Me voilà à nouveau sur l’eau qu’il m’abandonne déjà ! Paraît-il qu'ils ont besoin de vacances ces feignants ! Les voilà sur les rails du métro, deux jours à Porto les attendent. Bon d'après ce qu'ils m'ont raconté, ça valait bien le coup. Un bel hôtel du centre historique, choisi essentiellement par ma capitaine à cause des jolis "azulejos bleu" de sa façade et de la présence d'une belle baignoire à pieds dans la chambre, les accueille. Au rez-de-chaussée se trouve une belle boutique de fournitures artistiques, elle en a profité pour se refaire un stock dans la perspective de gribouiller un peu plus cette saison…Je demande à voir ! Arpenter les belles rues de Porto de haut en bas et inversement les a bien occupés. Entre admirer les azulejos et visiter l'immeuble le plus étroit de la ville (qui ne devait pas faire plus de 3 m de large au niveau de la façade) la journée passe à toute vitesse. Ce pauvre immeuble paraît bien écrasé entre ces deux églises ! La librairie Lello de 1869 fait partie également de la balade. Avec son plafond ouvragé en plâtre imitant des croisillons de bois et son magnifique escalier en bois, on se croirait dans le monde d’Harry Potter ! On comprend mieux pourquoi ces murs ont inspiré l’écrivain JK Rowling qui vécu à Porto durant les années 90. Les étagères sont couvertes de livres du sol au plafond et présentent des sculptures de tête d’écrivain un peu partout, le tout éclairé par un grand vitrail coloré au-dessus de l'escalier. Très beau mais aussi très bondé comme librairie ! Entre deux coins de rues, tapas goûtus et variés stimulent leurs papilles ! Et là on est bien loin de l'éternel francesinha... Ah le francesinha... Faut que je vous en parle... Alors, paraîtrait que ce sandwich est classé dans le top 10 des meilleurs sandwichs du monde... Il s'agit de deux tranches de pain dans lequel on trouve du steak haché, de la saucisse, du jambon, parfois un œuf, du cheddar, le tout recouvert de cheddar fondu et napper d'une sauce orange indéterminée... C'est euh... Gras, bourratif et plutôt écœurant à notre goût. Et malheureusement pour mon équipage ce sandwich est quasiment partout. Sa sauce est aussi utilisée comme nappage sur certains burgers et bien d'autres choses. Bon maintenant qu'ils ont fini de boire du porto, euh non, visiter Porto, il serait temps pour nous de pointer au nord. Paraît-il qu'on part demain, j'ai bien hâte de me dégourdir les voiles! Je suis tout de même un peu inquiet, revenu bien tard du Ritz café (une de leurs deux cantine local) leur estomac parait bien surchargé. À écouter les sages conseils, ou pas, du patron, ils se sont retrouvés face à une marmite remplie de différentes viande saupoudrée de fromage fondu et baignant dans une célèbre sauce orange toujours indéterminée. Autant vous dire qu'une bonne partie termina dans la panse des féroces gardiens canins du port, 3 pattes et nounours. On est le 5 juin, il est 11h15. Mes voiles se déploient. Mes winchs grincent. Mon pataras se grippe. L'hiver a été rude, il va falloir graisser tout ça. Un vent de 8 à 10 nœud se profile face à nous. L'allure de prés reprend du service. On nous avait bien prévenus de ces Alizées portugais s'installant en avril… Je crois que le jour où il faudra faire du portant, ils seront perdus... Quand je vous disais plus tôt que j’étais inquiet de les voir rentrer si tard le pas si lourd. La houle estimée par moment à 2 m malmène mon équipage. Ils n’en sont pas à nourrir les poissons mais les passages à l'intérieur de mon carré sont rapides…ils en ressortent toujours un peu vert ! Il faut dire que seulement 8 nœud de vent et 2 m de houle n'est pas la meilleure équation pour se ré-amariner. Fort heureusement, une petite brise nord-ouest s'installe dans l'après-midi.Et c'est finalement en 4 bords et après presque 27 miles nautiques que je pointe le bout de mon étrave dans le Rio Lima qui borde Viana do Castelo. Malgré l'heure tardive, le marinero nous accueille tout souriant et en français. Le pont tournant du port ouvert, nous voici prenant la dernière place. Certes elle est sur pendille mais nous serons bien à l'abri de la tempête Miguel. Cette escale sera l'occasion de bricoler, au chaud, le bac de la salle de bain et les rideaux de douche. Le soir arrivant c'est sur les quais du Rio Lima que mon équipage se restaure. Enfin des plats sains et goûteux à base de poisson grillé à la plancha ! Si le premier soir l'ambiance du restaurant était cosy le deuxième soir mon équipage se retrouve au beau milieu d'un karaoké ! Et étrangement les chanteurs ou chanteuses se débrouillent plutôt bien, aucun perçage de tympan à déplorer ! Le lendemain le soleil réchauffe mon pont. C'est l'occasion d'une petite balade dans les jolies rues de Viana, de faire quelques emplettes et de déguster une dernière dose de bacalhau. L'Espagne se rapproche, demain nous passerons la frontière matérialisée par le Foz do Minho. Ce lendemain là, le soleil est bien timide, l'air frais peine à se réchauffer et le vent oscille entre 8 et 10 nœuds. Les restes de la tempête Miguel se font sentir, la houle est bien désordonnée. Et pour ne pas changer nos bonnes vieilles habitudes, on continue cette belle navigation par des bords de près ! Plutôt optimiste au départ mon équipage envisage de pousser jusqu'à Baiona à une trentaine de miles de Viana plutôt que de s'arrêter à la Guardia à mi-chemin. D'autant plus que d'après les indications du guide côtier Imray le mouillage risque de ne pas être des plus commodes. En effet la zone est peu large, pas mal de bateaux de pêche sont sur corps mort et les cailloux tout autour rendent ce mouillage peu engageant ! Au fil des bords carrés, le ciel devient de plus en plus menaçant. Une pluie bien froide adoucit mon pont. Les casiers sont nombreux et les manœuvres se multiplient. Le froid, la vigilance permanente face aux casiers(un drapeau bleu et une bouée noire dans la houle ce n’est pas forcément évident !), et le vent dans le nez commence à fatiguer mon équipage. Le pataras pourtant dégrippé reste toujours dur, le vent grimpe à 20 nœuds.Un nouveau bord vers la côte pointe ma proue pile sur la Guardia, notre décision est prise on s'arrête là pour aujourd'hui, c'est bien plus raisonnable ! Il y a plus qu'à espérer que je puisse planter ma pioche quelque part ou au pire demander à squatter un corps mort... L'entrée de la Guardia n'est pas bien large, je comprends mieux pourquoi le guide nautique la déconseille par forte houle. Une fois à l'intérieur la baie est bien abritée, les maisons colorées du village apporte un peu de soleil dans cette grisaille et s'il y a bien quelques petits bateaux de pêche nous sommes les seuls de passage, ce qui nous laisse pas mal d’espace. Mon ancre accroche sans difficulté. Une fois le pavillon Portugais rangé, le drapeau espagnol se hisse à son tour au rang de la courtoisie. Et c'est en se réchauffant autour d'une bonne tasse de chocolat chaud que mon équipage célèbre le passage de la frontière. Le mouillage roule un petit peu mais reste confortable.Cela n'empêche pas mon équipage fatigué de se reposer et de rêver à un beau soleil estival avant de mettre le cap sur Baiona ! Après cette nuit bien réparatrice c'est vers midi ou 13h... (on s'y perd entre les heures portugaises et espagnoles!) que nous levons l'ancre et longeons la digue joliment peinte de la Guardia. Il fait beau, le soleil est enfin de la partie, la houle symbolique, la mer tout juste ridée... Et le vent absent ! C'est donc au moteur est en ligne droite que nous franchissons les 20 miles qui nous séparent de Baiona. Mon équipage profite du soleil, l'air reste bien frais. On essaie d'attirer les dauphins avec une musique qui au dire de « The sailingFrenchman » les ferait venir, celle de Rone intitulé « Bye bye macadam », mais sans succès. Finalement c'est d'eux même qu'une heure plus tard ils viennent jouer quelques seconde à mon étrave avant de reprendre leur route, toujours un vrai bonheur de les croiser ceux la ! Les casiers se font moins présents et le relief plus vallonné, les îles Cies se dessinent de plus en plus précisément et semblent promettre de futurs mouillages paradisiaques. Nous nous arrêtons à l'entrée du Golfe de Vigo afin de jeter l'ancre face à Baiona. Sur les catways du Puerto Deportivo plusieurs voiliers abordent Le Grand Pavois, peut-être une fête prévue ? Mais rien de spécial n'a l'air de s'y passer durant notre séjour. Le temps reste plutôt maussade et la journée du lendemain se passe en travaux de finalisation de la salle de bain. Mon commandant ayant pour objectif de terminer celle-ci avant l'arrivée de ses parents dans 2 jours. La fée électricité se fraye donc un chemin jusqu'à la pompe prévu pour l'évacuation sous le lavabo, Fabien fignole le collage du bac de douche et peaufine la découpe des planchers afin que l'ensemble reste bien amovible... L’accès aux fonds du bateau doit être aisé. Pendant ce temps, Aude se remet à ses rideaux de douches .Si la découpe et le bâti des trois rideaux n'a pas posé de problème majeur même si le tissu fin en polyester à une certaine tendance à glisser de la table en permanence, la couture à la machine s'est soldé par un échec initial. La belle machine Sailrite reste très performante pour coudre des tissus épais, seulement l'aiguille et le fil d'origine sont plutôt balaises. Trop balaises d'ailleurs pour ce genre de tissu fin. Ma couturière débutante peine à comprendre pourquoi à chaque essai se termine par un tissu tout froncé. Après quelques regards furieux et quelques recherches dans la Bible singer de la machine à coudre la lumière se fait. En fait, pour se genre de tissu fin, une aiguille et un fil fin est fortement recommandés (jusque-là c'est plutôt logique...) mais aussi moins de tension dans le fil et moins de pression du pied de biche. Du coup une des missions à Viana de Castelo était de trouver du fil fin = check ! Et une aiguille fine= échec! En effet les aiguilles prévues pour ce modèle de machine doivent-être de type professionnelle (ça claque hein!) à embout rond et plus longues. Ce qui est totalement introuvable dans les nombreuses merceries écumées par mon équipage. Qu'à cela ne tienne essayons avec les nouveaux réglages et ce nouveau fil tout en gardant la même aiguille. Le résultat fronce encore un petit peu mais c'est déjà beaucoup mieux et ça fera bien l'affaire pour des rideaux de douche ! Et au moins ma capitaine aura fait quelques progrès dans cette science obscure qui consiste à recoudre autre chose que des humains ! À la fin de la journée tout n'est pas fini mais la douche sera enfin utilisable! Il suffira juste de mettre le tuyau d'évacuation dans l'évier en attendant d'avoir le bon raccord pour l'emmener au passe coque. L'heure est au repos, la route pour Vigo demain risque d'être longue le vent souffle toujours du Nord. Vers midi mon ancre est relevée, le vent de secteur nord de 5-6 nœuds me permet d'avancer tranquillement au bon plein avec toute ma toile. Il fait beau et la houle ne dépasse pas le petit mètre. Le vent forci lentement vers les 15-20 nœuds, je commence à avoir quelques envies de lofer. D'ailleurs au passage des petites iles de las Estrellas il y en a de belles des rafales! Mon équipage étarque au maximum mon génois afin de reculer le creux. Je remonte bien à 30 degrés du vent, un peu ardent puis de plus en plus. Aude et Fab commencent à réfléchir à éventuellement prendre un ris dans ma GV. Mais bon le vent moyen est à 15 nœuds et les surventes vont surement se calmer quand on aura passé les iles Cies...dans pas longtemps…Et c’est justement au sud de ces îles, en passant la pointe des îlots Boeiro que je me sens soudain partir, une rafale ? Une vague plus haute ? Mon équipage n’en est pas trop sur mais le résultat est bien là : un joli départ au lof, bien couché sur le coté, de l’eau jusqu’au winch tribord. Pas d’inquiétude hein ! Une fois face au vent et aidé par le choquage de mon écoute de GV je me suis redressé tout seul comme un grand ! Juste un petit coup d’adrénaline pour mon équipage à qui je n’avais pas encore fait le coup ! Surtout mon commandant qui a tout bien vu en étant à la barre, ma capitaine quant à elle s’est retrouvé dos à la gîte, cramponné à mon banc le nez entre ses jambes et n’a pas pu admirer ma belle action. Bon du coup c’est décidé mon équipage prend un ris dans la GV et ravales quelques tour d’écoutes de génois. Ca va bien mieux ! Je suis moins gité, limite un peu mou mais parfait dans les rafales de 25 nœuds. C’est tout peinard que je file à 6 nœuds dans la ria de Vigo ! Le chenal se doit d’être respecté, ferrys des iles Cies et cargos ne sont pas rares dans les parages. Et c’est à l’approche du port que ma réservation « Navilienne » est acceptée. « Kawâne ? Es Kawâne ? » Aaaah ! J’aime être célèbre, qu’on crie mon nom à l’entrée des ports avec une foule en délire pour m’acclamer ! Quoi !? Si on peut plus s’enflammer un peu ! Bon en fait le marino souhaite juste m’indiquer la place tout juste à coté du ponton gazole. On s’y installe tranquillement avec l’aide de mon fan. Il est 17h et mon équipage a un peu de boulot prévu. Les parents de Fab arrivent demain matin et leur faut libérer les cabines arrières… Pendant qu’il s’attelle à la tâche ma capitaine part en quête d’avitaillement. Direction le centre commercial tout juste en vue de notre nouvelle place de port. Ah ben non ! Bah c’est un échec il n’y a que des boutiques mise à part une boulangerie et des fruits secs et pas vraiment de quoi remplir ma cambuse ! C’est après quelques rues que ma capitaine tombe sur un Spar. Pourtant petit, il a tout d’un grand. En plus d’être bien accueilli par la marchande, le choix est bien au rendez vous, bien plus que dans certain grand supermercado Portugais. Ca fait du bien ! De retour à mon bord, il se fait bien tard. Bord d’ailleurs parfaitement rangé et propre, mon commandant vient de gagner au tétris ! Les cabines arrière sont devenues viables ! Un petit coup de nettoyage des zones jusque là inaccessible, des draps propres et me voilà tout pimpant près à accueillir mes invités. Ils ont bien mérité leurs douches et pitances. Suite à une soigneuse étude comparative des terrasses, décorations, éclairages et protections du vent, ils élisent la Trastienda del Cuatro et…ne sont pas déçus. Carpaccio de dorade, couteaux à la plancha, plateau de fromage tout est absolument délicieux. C’est repu et bien fatigués qu’ils me rejoignent pour une bonne nuit de sommeil. En fin de matinée arrivent Francine et Michel, les parents de mon Commandant. Avec eux, embarquent une nouvelle pompe de toilettes, le chauffage, quelques bricoles et un gilet tout neuf pour leur fils. Et y a pas à dire le gilet « Spinlock deckvest » n’est pas donné mais en terme de confort c’est que du bonheur d’après mon Commandant ! Pour le séjour de Michel et Francine une navvers les îles Cies, apparemment jolies, est au programme. Le patron du Ritz à Povoa de Varzim nous les a fortement recommandées. Elle serait parmi les 10 plus belles iles d’Europe (en espérant que ce n’est pas le même qui a fait le classement des sandwiches…)! Il n’y a plus qu’à faire le plein d’eau et c’est parti….euh…le plein d’eau on a dit …là tu as bien le tuyau à la borne d’eau, mais c’est mon réservoir de gazole que tu remplis allègrement, d’ailleurs ça déborde….bah ouais il était quasi plein… !!! C’est pas bien malin tout ça, mais c’est trop tard maintenant ! Deux options s’offrent à vous cher équipage, soit vous me vidangez tout ça, soit on attend gentiment que l’eau décante et on récupère ensuite l’eau par le fond…alors ? Mouais on vidange… par précaution c’est bien plus sage, plus cher mais plus sur ! D’autant plus que la décantation peu prendre du temps. Fort heureusement des containers de récupération d’huile se tenaient à proximité et avec l’accord de la capitainerie ont servi pour le gazole. La trappe de mon réservoir dévissée et décollée, les aller retours aux containers s’enchainent. La cuve bien propre et exempte de toute trace d’eau, uniquement 20 litres de gazole sont ajoutés afin de laisser le temps au mastic de prendre sans baigner dedans. Heureusement les journées sont bien longues dans le coin et malgré les 18h45, heure de notre départ, nous avons largement le temps de rallier notre mouillage. La brise de mer est bien établie. Ayant appris de la veille et ne voulant pas dégoûter leur nouveaux équipiers, bien emmitouflés dans leurs vestes, mon équipage prend d’emblé un ris et grée le solent. En tout juste un bord de près et une moyenne de 5 nœuds, c’est face à la Playa Arena de las Rodas que mon ancre est jetée sur un beau fond de sable blanc. Juste au niveau du banc qui relie l’Isla del Norte et l’Isla del Faro. Profitant des derniers rayons de soleil autour d’un verre, c’est l’occasion de gouter au Tawny, un Porto au goût braisé et légèrement sucré acheté à Porto (quel originalité !). Le vin de noix concocté par les parents de Fab est également de la partie. Pendant ce temps la quiche aux poireaux de ma Capitaine cuit lentement dans mon four. La première nuit de mes invités s’est particulièrement bien passée. Paraît-il qu’ils ont même mieux dormi que leur dernière nuit à l’hôtel. La houle de NW contourne un brin l’île mais je n’ai presque pas roulé, je suis un hôte sympa ! Suite à un copieux petit déjeuner, c’est à la rame qu’ils rejoignent la plage à bord de mon Kawanou, mon annexe. A l’arrivée Francine s’improvise cascadeuse et finit trempée, elle continuera la journée vêtue d’une magnifique jupe en paréo, effet bohême-chic assurée, la dernière mode à Paris, si si ! Tentés par le grand soleil qui les réchauffe, Aude et Fab se lancent dans la première baignade estivale. Le fond descend vite et ne laisse pas de place à l’hésitation. Les 5 min dans cette eau à 14 degré paraissent une éternité ! Elle est bien trop fraîche pour mon équipage tropicalisé ! C’est ainsi revigorés qu’ils partent vers le phare de l’île de Faro. Pins, eucalyptus, fougères et marguerites recouvrent l’île. La façade Est est longée de plages de sable blanc bordées de rochers clairs. L’eau y est turquoise et transparente. Entre l’île Norte et l’île del Faro une bande de rochers recouverts d’une chaussée délimite une lagune poissonneuse et peuplée de grandes algues chevelues. Une belle nurserie ! Les vagues s’y brisent dans des gerbes d’écumes et les rochers sont couverts de lichen orangé. Arrivé en haut du phare la vue est saisissante. A 360° on ne se lasse pas d’admirer l’île de San Martin, 3ème de l’archipel des Ciès eu Sud , le Golfe de Vigo à l’Est, le large et ses moutons à l’Ouest et l’île de Ons au Nord. Au loin la silhouette du cap Finisterre se laisse deviner. Par chance le temps est de la partie, le soleil brille intensément. Les nuages sont absents mais le fond de l’air reste tout de même légèrement frais. C’est un peu fourbu et après une bière sur un resto de plage que tout le monde rejoint mon bord le soir venu. Mon Commandant se met aux fourneaux afin de concocter une de ses spécialités, les pâtes au thon et aux olives dont ses parents gardent un bon souvenir depuis leur road-trip en Australie. Il n’a pas perdu ma main depuis cette époque et tout le monde se régale. La deuxième nuit au mouillage se passe encore un mieux que la première, je ne bouge pas d’une algue ! Et ils ont même pu inaugurer la douche. Quel bonheur une vraie douche chaude ! Quelques améliorations sont à prévoir mais l’ensemble reste opérationnel et étanche. Le lendemain matin c’est au moteur que je remets le cap sur Vigo. Pour une fois que ma direction me permettait du portant, je n’ai que 2 nœuds de vent ! A 13h me voici de retour au Real Club Nautico de Vigo, je suis un peu déçu personne ne crie mon nom ce coup-ci ! Après un déjeuner en ville, il est déjà temps de dire au revoir à Francine et Michel. Mon Commandant est un peu triste mais très content d’avoir partagé c’est bons moments en famille ! Ma capitaine part se balader en ville à la recherche d’un cadeau d’anniversaire. Les 35 ans de Fab approche… La mission est un échec, il est déjà 20h. La ville à cette heure-ci est très animée et grouille de monde un verre à la main et discutant dans la rue ou assis sur les petites places de la vielle ville. Mon équipage en font autant à la terrasse d’un café et dégustent quelques sardines grillées. Les veinards ! Le lendemain après midi ma Capitaine repart en quête d’un cadeau. Ça lui prend un sacré bout de temps mais elle semble contente et bien chargée à son retour. Par contre, vous ne saurez pas avant le 21 ce qu’elle a acheté, elle m’a fait promettre de garder le secret ! Pour la dernière soirée à Vigo mon équipage se retente un Trastienda del Cuatro où ils avaient si bien mangé le premier soir. Ils ne sont pas déçus et reviennent comblés. Merci pour la lecture ! La suite est dans la presse et ne devrait pas tarder !!
@ Bientôt et bon vent !
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