Du 13 aout au 28 aout 2019 Le 13 août en début d’après-midi nous quittons la rade de Lorient. Une dépression s’annonce pour les quelques jours à venir avec une forte houle d’ouest... Le temps de la laisser passer le décidant d’aller s’abriter sous le vent de Groix. La route entre Lorient et l’île de Groix étant faible nous en profitent pour tirer quelques bords et faire des ronds avant de rejoindre notre mouillage. Après cette longue pause dans la rade ces 15 à 20noeuds de vents dégourdissent agréablement mes voiles ! Après 17 miles nautiques l’ancre est jetée au niveau de la plage des Grands-Sables à l’ouest de l’île de Groix. Le lendemain force est de constater que le choix du mouillage n’est pas vraiment adapté au conditions météo. La houle contournant l’ile se plait vilainement à me faire rouler ! Ça commence sérieusement à brasser ma capitaine déjà fatiguée par une bonne crève. Bougeons de là ! Décaler d’environ 500 mètres en face de la plage des sables rouges la situation devient plus confortable. Il ne fait pas bien beau, mais une petite balade au Phare des chats séduit mon équipage. La terre ferme, des cailloux, de l’écume et ce joli petit phare finit par nous faire oublier la nuit passée à se faire ballotter. Le lendemain direction Port Tuddy à 2 milles nautiques de là. Port plutôt mignon avec ses petites barques colorées posées sur la laisse. Tout proche du port le bourg de Groix accueil un magnifique carrousel et une belle biscuiterie qui ravit les gourmands qui me servent d’équipage. Le Gosier bien garni les voilà partis en balade le long de la côte jusqu’au phare de Pen Men. La météo bien bretonne avec son petit crachin bien caractéristique rend la côte sauvage absolument magnifique. Rocher abrupt couvert de lichênes, criques à l’eau turquoise, goéland et cormoran, mon équipage se régale. D’autant plus que les mûres sauvages font le plus grand plaisir de ma capitale ! Sur le chemin du retour une gentille automobiliste Grésillonne s'arrête pour les prendre en stop sans même qu’ils ai levé le pouce ! Ce petit service, n’est absolument pas de refus et permettra de passer par l’étape douche chaude avant d’aller se restaurer ! Repas d’ailleurs qui sera l’occasion de goûter une spécialité de l’île, le Kouign Pod ( prononcez Tchumpot ). Un gâteau bien beurré enveloppé dans un torchon et cuit dans de l’eau de mer bouillante. Pas très léger, un petit effet pudding, mais bien bien bon avec son caramel et sa chantilly ! 18 Aout-21 aout Port la Forêt Concarneau. Nous quittons Groix accompagnés d’un vent de 15 nœuds et d’une houle approchant les 1m 50. Le ciel gris nous épargne la pluie. Nous hissons la GV avec 1 ris et gréons le solent. Celui-ci sera vite remplacé par le génois partiellement enroulé afin de me rendre moins mou dans la houle. Et comme souvent, c’est par des bords de près que je trace vers Concarneau. À croire que mon équipage semble toujours décidé à aller d’où vient le vent. Peut être qu’ils en cherchent la source comme dans « La horde du contrevent » de Alain Damasio ? C’est avec le retour du soleil que le vent se renforce. Le solent refait son apparition. Je gîte bien moins et mes bords de près se succèdent face à une houle qui approche maintenant les 2 mètres. J’avance bien et passe sans difficulté les vagues pour le plus grand plaisir de mon équipage qui lézarde au soleil entre deux virements de bord. Aux alentour de 19 h et après 42 milles d’une chouette navigation nous posons l’ancre dans le sable fin de la baie de Port la Foret. Le 20 aout nous rejoignons le port de Concarneau tout en admirant sur notre route les Imocas, Apivia et Ocean Hour Racing... venant s’essayer dans les parages. Après un petit jeu de pistes : « ah t’es pas au bon port », « non on voit pas de drapeaux », « tu vois la grande maison rouge ? », notre mousse Loïc réussit enfin à rejoindre mon port. La ville de Concarneau se résumait pendant longtemps à la seule ville close posée dans l’estuaire du Moros. Elle ne s’est réellement développée en dehors de ses remparts qu’au moment de la révolution industrielle. Cette place forte a connu de nombreux remue-ménages au fil des siècles, tantôt Bretonne, anglaise ou française, elle fût même le repaire de bandits ou de condamnés en fuites. Et comme de nombreux forts de la côte, ses remparts portent la trace de Vauban qui la modernisa. La ville close semble bien restreinte vu de l’extérieur, mais une fois le pont-levis franchit, c’est un petit bourg bien typique que l’on découvre au gré de ses ruelles pavées. Évidemment la rue principale est bondée de boutiques touristiques et de restaurants, mais c’est dans deux pâtisseries différentes que mon équipage en profite pour faire le plein de Kouign Aman et de gâteaux bretons. Aaaahh les gourmands ! 21 aout-27 aout Archipel des Glénan Je quitte le port vers 17 heures. Le soleil est au beau fixe. Mais le vent faible, 5 nœuds. Soi-disant passant ma faible vitesse s’avère idéale pour une petite ligne de traine. Banco ! Trois maquereaux mordent à la ligne montée d’une mitraillette en guise de bas de ligne. Le diner est assuré ! À l’approche des Glénan, le soleil décline et nous offre un joli jeu de couleurs sur une mer d’huile. Une bande de dauphins à l’affut de leur repas bondissent et complètent ce superbe tableau. À 22 h 40 je mouille sagement au Nord ouest de l’île de Penfret. Près de 6 heures pour un peu moins de 11 miles, ah c’est sure on ne s’est pas fait flasher ! Mais quelle balade agréable ! Il ne reste plus qu’à déguster nos trois maquereaux. Protégé par un anticyclone, le vent reste faible et la mer belle durant toute la semaine. Au rythme des ballades, apéros, baignades et pêches, la semaine s’avère éprouvante... Le premier soir, des pécheurs ayant dépassé par erreur leur quota de bars nous offrent une de leur prise. Autant vous dire que mon équipage n’a pas refusé cette aubaine ! Afin de compléter le menu, mon Commandant tente quelque lancé à ma poupe. Bingo ! Une daurade ! Côté pêche ils vont également tenter la pose d’un casier, qui capturera un petit crabe et congre. Trop petits, les deux seront relâchés. Cependant un gros bar bien musclé capturé au lancer comblera mon équipage le temps d’un diner. On ne peut pas dire que le coin, ne regorge pas de poisson ....! Au cours du séjour, nous nous rapprochons de l’ile Saint-Nicolas afin de visiter la parti ouest de l’archipel. Durant une ballade sur l’ile du Loc'h, un jeune goéland se laisse étonnamment approcher... Il s’avère qu’un leurre s’est pris entre son poitrail et une de ces pattes. Après deux ou trois envols maladroits pour se poser un peu plus loin, il se laisse attraper par Loïc et Fabien qui entament des gestes de chirurgie armés d’une pince coupante. Libéré de son leurre, le goéland un peu sonné par l’opération de mes humains finit par rejoindre ses congénères pour la plus grande joie de mon équipage. En espérant qu’il ait appris à discerner hameçon et poisson par la suite...! Une petite virée à St Nicolas et au bar La Boucane clos ce chouette séjour au Glénan. L’annonce de coup de vent et les marées ne devenant plus favorables à notre zone de mouillage nous quittons l’archipel. D’autant plus que Loïc s’apprête déjà à retrouver à sa vie de terrien ! Le 27 aout le vent talonne péniblement les 8 nœuds. Une fois, passé l’ile des moutons, la plus nordique de l’archipel, mon équipage profite enfin d’un léger vent portant. Et c’est dans de belles conditions qu’il lance pour la première fois depuis 2016 leur spi asymétrique ! Le voici enfin fièrement flotté à ma proue ! Nous gagnons un peu de vitesse ! À regret, celui-ci est affalé dans sa chaussette en fin de journée afin de pouvoir prendre la direction de Concarneau. Mais prenant vite gout à ce genre de voile, voilà que le lendemain il reprend du service en direction de Lorient. Pointant à 7 nœuds dans un vent à 10, il comble mon équipage. En se rapprochant de la rade le vent augmente et nous oblige d’osciller entre une allure de petit largue et de travers. La barre devient dure et difficile à contrôler, on affale le spi. Le génois suffit amplement pour 15 nœuds de vent... Arrivé dans le chenal de Lorient aux alentours de 16 heures, tout le monde se bouscule et certains n’hésitent pas à nous couper la route en traversant sous voiles le chenal à quelques mètres de ma proue.... bref...! Fatigué de notre journée, mon moteur reprend du service et m’aide à remonter le chenal avec plus de sérénité face à ces fadas ! À 16 h 45, je retrouve le petit port de Loquemiquelic. Amarré le long du brise-lame j'attends qu’une place plus confortable se libère en prévision de l’hivernage. Et oui ça sent la fin de la saison, dans 3 jours ma capitaine débute ma formation en vue de partir dans les TAAF cet hiver. Quant à mon commandant, parait-il qu’il va me bichonner durant ces prochains mois ? J’ai hâte de voir ce qu’il me concocte !
A bientôt et bon vent !
2 Commentaires
max
5/12/2020 10:37:51
hello aude & fabien
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7/12/2020 18:18:30
Hi Max,
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