Du 11 au 18 Juillet 2019 Bien abrité dans le mouillage de port Herlin et sous un beau soleil mon équipage récupère tranquillement de la traversée... Bien abrité dans le mouillage de port Herlin et sous un beau soleil mon équipage récupère tranquillement de la traversée. Les vents de secteur nord prévus pour plusieurs jours, nous permettent d’y rester quelque temps. Le coin fort sympathique et le réseau absent les conditions sont idéales pour une douce réacclimatation après ces quelques jours seuls au monde. Le thon pêché le deuxième jour aurait pu nourrir au moins 10 personnes, nous essayons alors de fumer le restant. En l’absence de réseau, nous nous rappelons de quelques discussions sur la fumaison... Mais ce n’est pas si simple ! La première étape consiste à réaliser une saumure destinée à extraire un maximum d’eau du poisson et a le salé pour la conservation. Nous laissons donc mariner les filets dans une saturée en sel pendant 12 heures. Pendant ce temps, Fab s’attelle à la réalisation du fumoir. Possédant un serpentin à remplir de sciure afin d’en extraire la fumée, il le place au fond de la cocotte-minute, et recouvre celle-ci d’une planche sur lequel vient se poser le barbecue. Un trou est présent sur le milieu de la planche afin que la fumée puisse monter vers les filets disposés dans le barbecue. La planche dispose d’un deuxième trou dans lequel un tube orienté vers le fond de la cocotte fait appel d’air. L’idée de tout ça est d’essayer de fumer avec une fumée froide (inférieur à 30 degrés) afin de conserver au mieux le poisson. Mais ça, c’est la théorie...! Les 12 heures écoulées on sèche les filets avec torchon et papier avant de les glisser sur la grille du fumoir. On laisse les y laisse 2 h, 6 h, 12 h... Le système semble bien fonctionner, mais le poisson ne semble pas se fumer. Il rend de l’eau, beaucoup trop... ! Après réflexion je pense que leur saumure n’était pas au point. Et si c’était à refaire, il laisserait les filets plusieurs heures dans du gros sel plutôt que dans de l’eau saturée en sel. Au final, les restes du thon finissent au fond de l’eau en espérant ne pas rendre malade les poissons alentour ! Quand ils ne sont pas en train de réfléchir à leur fumoir, on peut dire qu'il se la coule douce, bouquin, jeux, cuisine... Après 5 jours de rythme effréné, il se décide enfin à rejoindre la terre et voir ce que Belle-Île leur réserve. Souhaitant contourner l’île afin de se rendre au port du Palais, il nous faut viser la marée haute. En effet après avoir traversé l’avant-port nous devons traverser le port d’échouage qui comme son nom l’indique découvre à marée basse. Cette étape franchie et l’écluse derrière nous, le bassin à flot nous accueillera. C’est donc vers 10 h 30 que nous quittons l'anse de port Herlin. Durant cette étape, le spectacle que découvre mon équipage les laisse bouche bée. Ils n’ont jamais vu autant de voilier à la voile à la fois ! Le bassin de navigation entre Belle-Île, Quiberon et Houat est tapissé de voile qui se croisent dans un joli ballet. Ce n’était donc pas une légende, en Bretagne il y a du voileux ! Et c’est parti pour tirer des bords au milieu de tout ce petit monde ! L’entrée très étroite du port est surmontée d’une belle forteresse construite par Vauban au 18e siècle. En forme d’étoile, celle-ci est pensée pour être imprenable, mais fut malgré tout conquise rapidement par les Anglais en 1761. Belle-Île restera alors 2 ans sous la coupe des rosbifs avant d’être échangé à la France contre la Nouvelle-Écosse, provoquant alors la migration forcée de nombreuses familles arcadiennes vers Belle-Île qui ramenèrent avec eux la pomme de terre du Nouveau Monde. Bref, à l’entrée du port ce n’était pas des patates qui nous attendaient, mais de jeunes marineros. C’est donc bien accompagné que nous franchissons notre première écluse, avant de rejoindre le bassin à flot où nous nous amarrons a couple également pour la première fois ! Le bassin déjà étroit l'est encore plus avec ses trois ou quatre rangées de bateaux à couple de chaque côté. Les marineros bien habiles avec leur Zodiac nous permettent de rentrer sans encombre. La petite ville plutôt touristique, se vide peu à peu le soir avec le départ des navettes. S’y balader reste agréable surtout avec un beau soleil breton au rendez-vous. Ma capitaine envisage d'élire domicile dans la biscuiterie belle-iloise,La bien-nommé, véritable paradis des palets et galettes bretonnes. Quant à mon commandant, c’est plutôt le magasin d’accastillage Le Comptoir de la Mer qui devient sa résidence secondaire. Ils ont quand même réussi à remplir deux cartes de fidélité en 4 jours ! Nouveau moulinet de pêche, réserve de leurres divers et variés, manuel sur les techniques de fumaison, réserve de sciure... On ne les arrête plus ! Fab et Aude profitent de cette escale pour louer des vélos et partir à la découverte du reste de l’ile. En direction de la pointe des poulains et de son phare rouge et blanc les voilà déjà en train de faire trempette. Et à leur grande surprise, ils aperçoivent dans 30 cm d’eau de jolis syngnathes noirs. Arrivée au phare, le coucher de soleil est absolument magnifique et donne une jolie teinte rosée à la roche environnante. Une petite balade plus tard, sur la lande jusqu’à la maison de Sarah Bernhardt les voilà à la recherche d’un petit coin discret pour la nuit. Et c’est non loin de là, sur une lande rase peuplé de lapin de la baie de Port Deborh qu’il plante leur tente. La côte alentour s’illumine régulièrement aux lueurs des feux d’artifice du 13 juillet ! La journée du lendemain débute par un petit déjeuner sur le port de Sauzon avant de prendre la direction de Goulphar et de son grand phare au milieu des plaines puis Port-Coton et c’est aiguille. Cette petite ria tient son nom de l’écume qui s’accumule par forte houle donnant l’impression d’être couverte de coton. Ce jour-là, la mer turquoise surplombait de ses aiguilles rocheuses et plutôt calme. Nous comprenons mieux pourquoi Monet en était autant amoureux. Sur notre route un goéland pas farouche réclame sa part de sablé breton et nous offre une jolie chorégraphie aérienne. La balade touche à sa fin et de retour au palais la douche s’impose avant les festivités du 14 juillet. Groupe de musique, stand de tout et de rien, galette saucisse à emporter, bière bretonne... Les rues principales s’animent comme on les aime. Parmi les quelques groupes de musique, "les marchands de chignoles" enthousiasment mon équipage jusqu’à leur dernière note stoppée par le boum du feu d’artifice tiré au-dessus de la citadelle. Houat, 15-18 juillet 2019 Le 15 juillet c’est au moteur que nous rejoignons l’île de Houat. La petite baie de port Chuddel sera notre point d’ancrage. Aussitôt arrivé mon commandant part tester son nouveau moulinet et ces leurres à bord de Kawanou. Il en revient tout victorieux avec un beau bar qui fera un très copieux dîner. Le lendemain une balade sur la côte ouest permettra à mon équipage de rencontrer de nombreux oiseaux de mer dont le très joli huitrier pie au cri très particulier. L'ile regorge également de lapin et faisan . En dehors d’un petit fort privé au nord-ouest de l’île, cette partie est totalement vierge d’habitation. De retour à mon bord, Fabien repart pour une petite partie de pêche. Sur 5 prises, 4 poissons inconnus sont relâchés et un bar un peu plus petit que la veille finira dans nos assiettes. Autant vous dire que depuis le début de mes aventures je ne l’ai pas souvent vu ramener du poisson, mais là je suis vraiment étonné ! Soit le coin est très poissonneux soit les nouveaux l’heure (jig, chad…) sont vraiment efficace. Le jour suivant, la houle nous pousse à partir en début d’après-midi. Le vent souffle d’ouest entre 13 et 18 noeuds, le courant est avec nous. C’est en deux bords que nous passons la Chaussée des chevaux avant de rectifier notre cap vers la plage de Tréach Er Gouhad. Le passage de la bouée danger isolé de Men Er Houtelliget se fait plutôt proche, faut-il croire qu’il commence à prendre goût au rase caillou ! C’est donc devant ce qui est décrit comme la plus belle plage de Bretagne Sud que je passe la nuit. L’endroit est idéal pour se rendre au village "chez Loulou" et s'y faire préparer un bon repas à base de soupe de poisson et de poisson fumé. (À défaut de réussir leur fumaison, au moins il en mange !) A très vite et bon vent !
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