21 Aout - 27 Aout 2017 En effet l’utilisation du frigo ainsi que du Fabrigo simultanément demande trop d’énergie et les 2 panneaux de 95 w ne suffisent plus à recharger les batteries à 100%. Le frigo est donc débranché et seul le Fabrigo (plus volumineux) tourne. Pour pallier à cela mon commandant à prévu l’installation de 2 nouveaux panneaux solaires souples de 100 w sur mon bimini, pouvant être retirés et installés facilement (en cas de repliage du binimi). Sébastien est récupéré le matin, l’avitaillement est fait et les panneaux sont livrés le lendemain 22 aout à 14h. On lève alors l’ancre pour un mouillage plus sympathique, près des îles sanguinaires sous la pointe de la Parata devant le sémaphore. Et c'est avec un vent de force 3 mollissant à l'arrivée que mes voiles me tractaient durant ces 6 miles de près. C'est un baptême de voile pour mon nouveau matelot, plutôt habitué à voguer sur des navires uniquement motorisés. Le plus frappant à ses yeux, c'est le silence...chuuuuut je glisse... Ca fait maintenant un bon moment que mon équipage n’a pas pu profiter des joies de la baignade et c’est avec plaisir qu’ils retrouvent une eau claire ! Ils en profitent également pour brancher mes nouveaux panneaux. Vers 18h ils montent dans l’annexe, direction le phare des îles sanguinaires pour une petite balade au soleil couchant et une session de drône. Ce n'est pas la première fois qu'ils s'approchent de ces îles mais c'est la première fois qu'ils prennent vraiment le temps de s'y rendre. "Par où on accoste, elle sont pas interdites tout de même...." Après trois quart d'heure d'annexe ils trouvent enfin le quai. Et oui, ce n’était pas par le sud qu'il fallait regarder en premier ! Autant de temps à bord de Kawânou endolori pas mal les jambes. Mais ça valait le coup, les quelques sentiers délimités par d'anciens vestiges nous permettent de nous rendre au phare. Le soleil se couche, les couleurs virent lentement au rouge, puis pourpre.... Le spectacle est saisissant ! Cette couleur offerte par le soleil couchant serait une des raisons ayant donné ce nom sanglant à ces îles, l'autre serait en rapport à la couleur des frankénies (Frankenialaevis), petites plantes à fleurs roses dont les feuilles virent au rouge vif en automne, ou aux fleurs roses des nivéoles. Il y aurait d'autres hypothèses mais bien moins poétiques… "Et une Pietra pour profiter du panorama ! Voir deux mêmes !" Le soleil n'est plus. "Et si on commencer à rentrer ?" Guidé et visible par leur torche, ils rejoignent ma rive. Je pensais qu'ils allaient me rejoindre aussitôt mais non ! Ils décident d'aller dîner au restaurant « I sanguinari » sur la pointe de la Parata. L’atterrissage de nuit en annexe est un peu hasardeux au milieu des rochers mais sans dommages. Le repas est bon avec des moules pour les garçon et du loup pour Aude. C’est repu que mon équipage retourne à mon bord, les vacances de Sébastien commencent plutôt bien. Le lendemain, le réveil se fait en douceur. C’était une première aussi pour Sébastien qui n’avait jamais eu le plaisir de goûter à la joie du mouillage. C’est chose faite et il va y avoir droit et re-droit ! Quand la houle ne nous balance pas de droite à gauche quoi de plus agréable que de passer une nuit légèrement bercés au grès des flots ? Les nuits à l’écart de toutes pollutions lumineuses nous offrent un ciel étoilés de toute splendeur. Allongé dans le cockpit, les yeux rivés vers le néant, les paupières se ferment et les rêves s’installent. Pour quelqu'un qui cherche le calme et la sérénité, il y a de quoi être servi. Vers 12h 30, on hisse mes voiles. Un vent de 8 nœuds m’emmènera vers le nord. Si nous étions descendu vers le sud, nous aurions du démarré mon moteur le vent étant trop faible pour naviguer au portant. Et naviguer au près, j’aime ça. Bien réglé, je gère ma barre tout seul…en solitaire !!! Ouhouhouh libertad !! Ca permet aussi à mon équipage de vaquer à d’autres occupations. Pendant que certain en profite pour dormir d’autre s’essaye à la pêche…toujours sans succès. Les regards scrutent l’horizon à la recherche de … quelques choses… on ne sait pas trop quoi. Mon Commandant aperçoit en l’espace d’un instant une raie aigle sortir de l’eau et faire un salto. Si si, un salto et je confirme ! Ça c’est passé à 300 m de mon tribord arrière Mr l’agent ! Bien sûr ça ne s’est pas reproduit au plus grand regret du reste de mon équipage. L’après midi passe, les jours raccourcissent et il est temps de jeter l’ancre. Le Golfe de Pero sera un bon abri pour la nuit, aucun coup de vent n’est annoncé et le peu qu’il y a oriente ma poupe vers le large. Il est 19h45, la baie est calme. Jeudi 24, notre direction est toujours nord. Le vent réel est plus fort que la veille, les 14 nœuds me permettent avec une allure de près de rincer mon tribord et mon bâbord. Ah… ! Je me sens tout propre ! Le soir même, ma pioche va taquiner le fond de la Cala di Pala. Une deuxième ancre sera placée 20 m derrière moi afin de me maintenir dans le bon axe. On ne sait jamais, et les cailloux sont finalement un peu plus proches que prévu. Il est encore tôt, mon équipage part à l’aventure sur Kawânou. En fait notre zone de mouillage situé dans la Cala di Pala se situe juste derrière le Capo Rosso, il s’agit donc de la continuité des calanques de Piana. Effectivement, la roche dévoile cette couleur orange, rouge bien caractéristique de ces lieux. Les formes granitiques laissent notre imaginaire songeur. Les galeries caverneuses nous offrent toujours ce spectacle sonore gargantuesque digne d’un film d’épouvante. Les falaises hautes nous donnent le vertige. On en demande et redemande. C’est beau. Les jours défilent, nous sommes déjà jeudi. Le vol de Sébastien est prévu demain au départ d’Ajaccio. Il est 9h44, je lève l’ancre. La mer est belle trop belle, aucune ride à l’horizon. Vanne ouverte, clés sur le contact…plop,plop,plop…la journée commence par le doux bruit de mon 4 cylindres. Une dizaine de miles plus tard vers le sud, une légère brise s’installe. Celle-ci plutôt joueuse oblige mon équipage à modifier mes réglages de voiles régulièrement afin de garder un cap cohérent. Toutes les allures sont au menu du jour. En milieu d’après midi, le phare des Sanguinaires se dessine. Nous fêtons notre troisième passage par la passe de cet archipel depuis notre aventure Corse. Le vent de 10noeudsde secteur ouest me pousse nonchalamment de l’autre coté. L’effet venturi, provoqué par le relief de part et d’autre de notre voie d’accès me permet de garder mes voiles jusqu’à la moitié du golfe d’Ajaccio. La ville n’est pas notre destination, mais plutôt le mouillage juste en face la plage de Campo, face à l’aéroport. Le soir, c’est au restaurant que Sébastien invite mon équipage. La salle est pleine, on est samedi, la musique est forte et les gens sont bien habillés. Cette ambiance musicale et festive laisse un gout étrange. Deux, trois, cinq ou dix jours à flots peuvent suffirent à ce « sauvagiser . Qu’en serait il après 15, 30 ou 40 jours ? La mer ne laisse pas indifférent, et peut changer, il me semble, bien des regards.
Le lendemain matin mon Commandant et son frère débarquent sur la plage.Pour une fois, le taxi ne sera pas de ceux qui roulent. L’aéroport est à 300 mètre du rivage. Les chaussures bien rangées au fond du sac reprennent du service. Les vacances de mon Matelot « siesteur » s’achèvent. Et ça fait toujours drôle de voir un Matelot partir. A bientôt… Il est tôt, mon Commandant profite de la fraicheur et du calme matinal pour rêver dans le sable. Merci pour la lecture , @ tchoum et bon vent !
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