25 juin au 5 juillet 2018 La deuxième ile des Baléares que nous visitons sera Majorque. Juste en dessous et à l’ouest de Minorque, il s’agit de l’ile principale de l’archipel... Partant de la cala Degollador, mon pote Eole gonfle gentiment mes voiles. L’essentiel de la traversée se fait au largue ou travers. A quelques miles de notre point de chute deux dauphins nous accueillent joyeusement. Leurs shows le long de mon étrave est toujours un régal. Mutuellement l’on s’observe. Pendant ce temps là, Joshua (le régulateur) maintient notre route voile en ciseau par 6 nœud de vent…oui, oui tout juste 6 nœuds ! Autant dire que les dauphins ne se fatiguent pas trop à nous suivre ! Arrimé à l’arrière par un bout et à l’avant dans 3m par mon ancre, la cala Engossalba situé au Nord de l’ile semble parfaite pour une petite escale. Cernée de hautes falaises abruptes, elle est abritée du Sud-est et Sud-ouest. Un rocher en forme de château situé à 200m se dresse à proximité (à l’entrée de la cala Murta). La zone semble propice à une plongée. Après une immersion au Sud du rocher, les premières minutes ne sont pas très encourageantes. La température de 24 dégrés en surface chute de 6 dégrés à 14m !! Ca pique pour des plongeurs tropicaux et il n’y a pas vraiment grand-chose. Arrivée sur l’autre versant, par 8m, une arche se découvre face à nous. La faune est là ! Elle profite de chaque recoin de cette voute pour évoluer sereinement. Barracudas, dentis, murènes, demoiselles, sars… A travers l’arche, les rayons de soleils se faufilent. C’est un régal ! Mais souhaitant faire deux plongées par bouteille il est à nouveau temps de respirer le grand air. Et aussi de retrouver nos 24 degrés !!! Autour de moi, les sons de la cala résonnent. Des chèvres gambadent à la recherche de « La brindille ». C’est fou la facilité qu’elles ont à se déplacer sur ces versants abruptes. Aude et Fab me laissent à nouveau, une petite randonnée les attend. Parait-il qu’un chemin mène à la route. Dégourdir ses jambes en croisière ne fait pas de mal parait-il… ! Une odeur de maquis se dégage. Les cigales chantent et en dehors des palmiers il y a comme un air de calanque. Les chèvres nonchalantes ruminent, nous observent, bêlent mais gardent leur distance. La route plus haute que prévu se distingue. De l’autre coté, le spectacle est inattendu. A leurs pieds, le versant Nord de la côte chute sans condition. Au loin, le phare du Cap Formentera veille. Nous le contournons d’ailleurs un jour plus tard dans la pétole… accompagnés de quelques dauphins venant nous réconforter dans l’attente d’un peu plus d’air. Cette rive escarpée mérite le détour. Nous avançons lentement mais surement. Mon génois tangonné, nous profitons du paysage. La cala Figuera, vue de la route, s’efface progressivement de notre bâbord. Nous voici à la cala Castel pour une nuit. Ouvert au Nord-est, on y trouve des zones de sable sur 5m de fond, libre de toute précieuse posidonie. Une pente rocheuse (pointant au Nord) toute en coulées, surement de type volcanique donne une certaine originalité à ce mouillage. De la cala Castel 19 miles nous sépare de la Calobra. Je jongle entre mon moteur et mes voiles. Quand le vent se décide à faire une sieste, son léger souffle de 1.5noeuds n’est pas très encourageant pour ces miles à parcourir. Mon Commandant continue et ne désespère pas à laisser ses lignes de traines se balader plusieurs mètres derrière ma poupe. Un pêcheur Corse leur avait conseillé d’être quasiment à la dérive pour la traine. On y est presque… ! Mais ça marche poooo.. ! On est le 27 juin 2018, mon ancre chatouille le gravier de la belle cala Calobra. Ce mouillage de beau temps offre une accroche de piètre qualité, mais reste abritée de tout vent sauf de Nord et de Nord-ouest. Autour de nous les falaises nous minimisent et convergent vers l’entrée étroite d’un ravin. Creusé autrefois par le Torrente de Pareis, qui est devenu aujourd’hui un paisible ruisseau, ce canyon mérite une petite balade. Peu après le coucher de soleil, la plage se vide, tout redevient calme. Les galets encore chauds chatouillent les pieds. Les oiseaux à l’affut d’insectes virevoltent et chantent avant la nuit. Une chèvre se rafraichit le long du ruisseau. Ce lieu paisible mérite également une visite matinale où le soleil idéalement orienté réchauffe et dévoile la roche à pas de loup. L’endroit accessible par la mer, l’est également par la terre. Et tout terrien devra emprunter de rafraichissants tunnels le long de la falaise afin de relier la plage. Dans notre cas, on les empruntera le soir afin de rejoindre commerces et restaurants qui à notre plus grand regret seront tous fermé. Apparemment la saison n’a pas encore commencé ici ! Du moins en soirée… Le lendemain cap peu plus au Sud, nous nous rendons dans la baie du port de Soller. Avec un vent soutenu de 1.5 nœud, je dérive à la vitesse folle de 0.8 nœuds. Heureusement le courant va dans mon sens ! Abrité de tout vent sauf d’Ouest, ce mouillage semble adapté au futur programme de mon équipage. Cependant l’arrivée dans la baie n’est pas des plus sympathique. Juste au moment d’entrer dans la zone de mouillage, un Cata de 48 pieds me dépasse et s’arrête devant moi en me dessinant une magnifique queue de poisson ! « Je vais mouiller là ! me dit-il ! Mon Commandant lui explique les bonnes manières, lui décrit son geste, mais Mr s’obstine. « Vous n’aviez qu’à aller plus vite ! » dit il en insistant. Bref ! On est tombé sur un bon là ! Et la course au plus C… ça ne m’intéresse pas ! On n’est pas en mer pour agir de la sorte ! Et je crois que Mr à bien pris la peine d’uriner aux quatre coins de son « Gros Yacht » une fois son ancre posé … Mon ancre peine à se frayer une petite place parmi toute cette flotte de plaisancier. Après négociation avec un « aimable » voisin de mouillage, je réussi à prendre place. J’espère seulement que cet «aimable » voisin a maintenant compris, mais j’en doute, que si mon ancre se trouve à un des quatre coins cardinaux de son bateau, fatalement, on peut se retrouver soit lui ou moi l’un devant l’autre si jamais le vent tourne. Bref ! Ce chère Mr Aimable récidive un jour plus tard en prenant un gentil Belge comme cible. C’est devenu un beau spectacle à coup de gaffe! Et pendant ce temps là, quelques bateaux plus loin, Mme Orin sous la vue de sa précieuse bouée signalétique venant se faire chatouiller par le safran de son voisin au gré d’une rafale explosa d’hystérie ! Wouahhhh… vous l’avez compris l’énergie des lieux profite au repos n’est ce pas ?! Le plus déprimant c’est que tout ce beau monde arborait le même pavillon que moi, en espérant que ce ne soit qu’une coïncidence … Pour en revenir à Soller, le port centré sur le tourisme ne conquit pas vraiment mon équipage. Les maxi-yachts remplissent le paysage. La musique bat son plein sous un rythme perpétuel de Macarena. Les restaurants abondent avec une clientèle plutôt chic. Mais les douches gratuites à la capitainerie font le plaisir d’Aude et Fab, chacun son idée du luxe ! Le village situé à 1h de marche mérite cependant une petite visite, les rues étroites et pavées séduisent mon équipage. Le mignon petit tramway en bois vernis reliant le port au village rythme le temps. Seulement si vous souhaitez l’emprunter, il faudra tout de même débourser 7 euros l’aller par personne, pour au maximum 6km. Et oui ! Le vernis coute très cher par ici…! Mon équipage préférera y aller avec ses pieds, ce qui permet debien mériter le resto en arrivant et de digérer au retour. De nombreux orangers poussent tout le long de la route, le coin étant très réputé pour ses oranges avant que la région de Valence ne s’accapare le marché. De nombreux fruits jonchent le sol, témoins d’une faible exploitation des vergers. Soller c’est aussi un bon point de départ pour découvrir les terres. Mais ça c’est pas pour moi et je passe le relais à la « Kawamobile». Louée ( sans caution !! ) auprès de mon boss Llaser, le long de la rue principale reliant le port au village, j’ai offert à mes conducteurs une belle visite de la côte Ouest. Du moins j’ai fait de mon mieux ! On commence la balade par le superbe village de Fornalutx situé entre le massif du Puig Major, le plus haut de la Sierra de Tramuntana, et la ville touristique de Sóller. Ses rues escarpées, fleuries et la richesse de son folklore sont connues dans le monde entier grâce à la récente accréditation de la municipalité comme l'un des plus beaux villages d'Espagne. La route étroite et sinueuse reliant les différents villages est superbe. Les points de vues sont nombreux est mes conducteurs sont ravis de prendre de la hauteur. Au fils des kilomètres une pause sur les rives d’une lagune artificielle se prête aisément à une petite sieste parmi le chant des cigales . Mais gare à la brebis gourmande ! Après cet épisode fort relaxant, nous longeons à nouveau la Serra Tramuntana jusqu’à Alcudia. Son emplacement stratégique dans la Méditerranée en a fait une des principales portes d'entrée à Majorque, avec un environnement naturel magnifique et de nombreuses zones protégées. Les murs de la cité encore visible et en très bon état offraient autrefois une véritable protection à la ville. Le retour vers Kawâne par les cols de la Serra est splendide malgré le timide soleil couchant se cachant sur les autres versants. Nous continuons le lendemain en choisissant Palma où mes terriens doivent récupérer des poulies et des machins pour des trucs à bord de Kawâne ! Palma est grand, les klaxons, les feux rouges et les parque mètres ne rende pas Fabien des plus à l’aise. Notre passage rapide ne nous laisse pas le temps de visiter le centre historique ce que nous regrettons un peu ... Un tour proche du port nous offre tout de même un petit aperçu. Les anciens moulins percent les hauteurs de la ville où les immeubles se serrent l’un contre l’autre. L’immense cathédrale domine le front de mer. Au passage, si vous vous rendez chez le revendeur AD, un parking gratuit se trouve juste face la boutique. Nous nous rendons vers le superbe petit village de Banyalbufar situé au bord de la Serra de Tramuntana, le long de la côte ouest qui alterne petites criques et falaises abruptes. Les belles montagnes environnantes sont recouvertes de pinèdes et de vignes et semblent plonger dans la Méditerrannée. Le village bâti à flanc de colline offre une vue splendide sur l’horizon. La visite est rapide et à part déguster une glace ou se baigner tout en bas (ce qui implique une longue ascension au retour), il n’y a pas grand-chose à faire. Et lors de notre venue, une odeur omniprésente de goudron venait étouffer nos capteurs olfactifs. Les ruelles sont belles mais trop fraîchement finies ! Notre balade terrienne se termine part Valldemossa, un petit village aux ruelles étroites, pavées, et parfois pentues. Il est perché dans la montagne et propose de beaux points de vue sur les alentours. Il comporte également une église datant du XIIIème siècle, de beaux jardins dans lesquels on peut se promener ainsi qu’une ancienne abbaye : la Chartreuse de Valldemossa. Tout ceci offre donc un charme particulier à ce petit village pittoresque. Mais cela en fait également un lieu devenu touristique, d’autant qu’il se situe non loin de la ville de Palma. Vous croiserez donc quelques touristes comme vous, des restaurants, bars, glaciers, magasins de souvenirs. Mais ça fait parti du jeu! Des villages que nous avons visité, Fornalutx et Valdemossa restent pour nous les plus incontournables. La côte Ouest de Majorque mérite vraiment le détour. Mes clés (« Kawamobile ») glissés dans la boite aux lettres de mon boss Llaser ( no soucy… !! ), je souhaite bon vent à mes chers conducteurs et passe le relais à Kawâne. Une douche en passant devant la capitainerie et revoici mon équipage à bord pour un coucher de soleil flamboyant. On est le 4 juillet, nous quittons Soller à 13h pour une petite navigation de 24 miles. Mon Commandant essaye ses nouveaux leurres et aussi une technique bien tiré par les cheveux qui consiste à faire gouter aux poissons une précieuse mixture à base de moule à travers une perfusion … Vous vous en doutez…il n’a toujours rien péché … O désespoir ! RRRrrrrr… Proche de l’Isla Dragonera le mouillage de la Cala Basset sera notre abri. Cette crique abritée du Sud, Sud-est et Nord permet de mouiller entre 3 et 10m par un fond de gravier et de sable. Sous l’effet venturi de la passe entre Majorque et l’Isla le vent oscille entre 5 et 25 nœuds !!! La main de fer reliant la chaine à mon taquet arrière offre une réelle souplesse lors des rafales. La chaîne nous remercie et mon équipage peut passer une excellente nuit (merci Lucy : http://www.lucyinthesea.com/ ) ! Par ailleurs, lors de chaque mouillage mon équipage utilise comme alarme l’application Android « Anchor Watch Pro/Alarm » de Peckish Sloth qui se révèle la plus précise. Après de nombreuses applications testées celle-ci reste pour nous la meilleure. Ces principaux atouts permettent de rentrer les coordonnées de l’ancre, offre la possibilité de communiqué par SMS avec l’application par l’intermédiaire d’un autre téléphone, force l'ecran à rester sur « On », enregistre l’historique des positions de l’ancre… Bref ! On la recommande surtout qu’elle n’est pas vraiment chère ! Le jour se lève notre sillage se fraye un chemin entre L’Isla de Dragonera et Majorque. Notre cap nous mène vers Ibiza… Merci de nous suivre, à bientôt et bon vent !
2 Commentaires
Babouchka
4/8/2018 09:35:21
La Cala Colobra est sympa mais la voleuse de figues à Fornalutx je la connais, elle n’en est pas à son premier coup! La photo des dauphins est très belle,ils ont l’air de poser, mais je pense que Vous l’avez prise en plongée, on peut pas lutter! Bon vent à vous deux
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Kawâne
4/8/2018 11:56:53
On voit que Babouchka connait bien la voleuse de figue ! ;-) La photo des dauphins est tiré d'une vidéo prise à bord en arrivant tout juste à Majorque juste 1 miles environ avant la Cala Engossalba .
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